Frontières et circulation

Les sociétés européennes traversent une phase de restauration de la nation et du national, à des degrés divers et en s'appuyant sur des bases historiques différentes. Celles-ci sont perçues tantôt comme menacées, tantôt comme porteuses d'une promesse rétrograde et vaine : celle de rester à l'abri des défis auxquels sont confrontés les États-nations et les sociétés européennes dans un ordre mondial instable et en mutation rapide.

À une époque de grandes migrations, dont la réalité social et les enjeux touchent d'abord le Sud global et les sociétés de la Méditerranée, la question des frontières et de la circulation ne se pose pas seulement pas rapport aux frontières extérieures de l'Union européennes ou aux frontières entre les États-nations nord-africains et européens. Elle interroge également les frontières entre les classes, les générations, les milieux religieux ou socioculturels, les frontières de la prospérité, de la croissance et de la participation à la promesse de progrès et de liberté portée par la modernité.